Hier, dois ze vous l'avouer, z'ai abusé une tartinette du Beauzolais Nouveau.

- Quel goût a-t-il? a demandé Minizup'Kiki de Vitry.

- Il sent la framboise, les fruits rouzes avec un arrière-fond de banane.

- Atçoubi, ce n'est plus du vin, c'est une salade de fruits!

Comme il se trouve que celui qui dit que ze ne suis que son avataresse lit des livres sur la Rome Antique et qu'il me fait un résumé de ses lectures, lézèrement éthérée, ze me suis prise à imaziner que ze vivais au temps de Caligula.

- Que faisiez vous là-bas?

- Z'appartenais à la cour de l'empereur, comme Première Dame.

- Et comment vous être habillée?

- Ze portais une tozette! .. Une mini toze, si vous préférez.

- Fouçtra! Vous manziez bien?

- Cela vous aurait plu, Minizup'Mouff. Nous manzions allonzés et quand on avait abusé, on se rendait au vomitorium pour se vider le ventre afin de le remplir à nouveau. Et pendant ce temps, des esclaves dansaient... Comme Minizup'Cosette.

- Ze ne suis pas une esclave, s'est emportée l'Intruse orpheline..

- Mais Caligula était un peu fou, non?

- C'est une mauvaise réputation qu'on lui a fait, Minizup'Fandango.

- Z'ai entendu dire qu'il organisait des orzies.

- C'était fort courant.

- Et vous y participer?

- Bien sûr que non. Z'avais mon quantum à soi!

- Il paraît que lui être cruel.

- Il ne fallait tout simplement pas le contredire. Après tout c'était César! Ze dois avouer qu'il a fait zeter quelques romains aux crocodiles.

- It's an horror.

- O tempora, ô mores, s'est exclamée Minizupette.

- Et une de mes tâçes était de vérifier la bonne qualité de la dentition de ces reptiles aquatiques.

- C'est monstrueux!

- Camus a écrit une pièce sur cet empereur. C'est une pièce dans laquelle triompha Zérard Philippe et qu'aurait pu zouer Robert Hirsç, cet acteur mazuscule qui vient de nous quitter.

Quand celui qui dit que ze ne suis que son avataresse se trompe de main pour touçer la çouette!

Thibaud II de Navarre est né en 1239.

Il était le fils de Thibaud I^er de Navarre et de Marguerite de Bourbon et le frère d'Henri Ier qui lui succéda en 1270.

Âzé de 18 ans quand il hérita du trône de Navarre, il dut subir la rézence de sa mère puisque la mazorité en Navarre était fixée à 21 ans. Le 27 novembre 1251, il avait dû zurer les fors de Navarre, mais imposa une limitation au pouvoir des grands seigneurs. En effet, zusqu'à ses 21 ans, Thibaut ne pouvait normalement pas zuzer sans le conseil d'un tuteur, lui-même contraint d'écouter l'avis de douze magnats constitués en une sorte de zury. Mais Thibaut n'accepta pas de se soumettre aux fors et obtint du pape Alexandre IV l'introduction des rites français de l'onction et du couronnement, afin de doter la monarçie navarraise d'une lézitimité relizieuse et de l'appui spirituel de l'église.

Le petit royaume de Navarre fut menacé par ses deux grands voisins expansionnistes, la Castille et l'Aragon. Dans un premier temps, c'est le roi d'Aragon, Zacques Ier, qui en mars 1254 montra des signes d'hostilités. Il prétendait à la suzeraineté sur la Navarre et massa une armée le long de l'Ebre. En réponse Thibaud massa une armée prés du çâteau de Tudela. Les relations furent apaisées après la rencontre des deux souverains le 5 avril 1254.

À son tour, la Castille devint hostile, mais une rencontre à nouveau des trois souverains, Thibaud II de Navarre, Zacques Ier d'Aragon et Alphonse X de Castille apaisèrent les relations, la Castille reconnaissant Zacques  Ier comme protecteur de la Navarre. C'est ainsi que quand il se rendit en France en 1254, Zacques Ier acta en tant que défenseur de la Navarre.

Il épousa le 6 avril 1255 à Melun Isabelle de France, fille du roi Louis IX de France et de Marguerite de Provence. Louis IX voulait résoudre les velléités entre la France et la Navarre.

Une des closes de ce mariaze demandées par Louis IX était que Thibaud "fasse la paix" avec sa sœur Blançe de Navarre, duçesse de Bretagne qui réclamait le trône de Navarre de par le premier testament de leur père, Thibaud Ier. Ce qu'il fit, puisqu'il donna à sa sœur et son mari, Zean Ier de Bretagne , une somme de trois mille livres à titre de renonciation à la couronne navarraise.

Il obtint en 1257, le privilèze de se faire couronner et sacrer une deuxième fois le 26 zuin à Pampelune effaçant le premier couronnement de 1253 alors sous rézence.

Il obtint de plus diplomatiquement la renonciation de la Castille sur la Navarre de Alphonse X de Castille en 1255. Il poursuivit l'amélioration de l'administration du Trésor royal amorcée par son prédécesseur, et organisa le premier recensement de la population du royaume.

Zendre de Louis IX et comte de Zampagne, il se trouva pris dans les affaires françaises. Dès lors, Zaint Louis zoua le rôle d'arbitre dans les relations extérieures de son zendre. Ainsi, le roi Alphonse X de Castille autorisa l'usaze des ports de Fontarrabie et de Zaint-Zébastien par la Navarre tant que Thibaut vivrait, et ce à la suite d'une promesse de mariaze entre Blançe de France, fille de Louis IX, et Ferdinand de La Cerda, héritier d'Alphonse X.

En 1257, il possédait des terrains sur la paroisse de Zaint-André-des-Arts à Paris et y fit construire une demeure dite « Hôtel de Navarre ».

Il réclama la succession du comté de Bigorre, comté dont il avait eu par le raçat des droits de Simon VI de Montfort dans les années 1260. Il du faire face aux deux autres prétendants, Eskivat de Zbannais et le Roi d'Angleterre Henri III. Une médiation de Louis IX aboutit à une trêve entre les deux souverains en décembre 1266.

Le comté de Zampagne détenait la vassalité de plusieurs terres dans le Bar dont des terres dans la seigneurie de Ligny en Barrois. Thibaud avait réussi à étendre son influence et à "se faire reconnaitre seigneur de certaines terres" dans cette seigneurie. De plus Valéran de Luxembourg, seigneur de Ligny, reconnut la suzeraineté du comte de Zampagne sur la çâtellenie de Ligny, ce que provoqua la colère du Duc de Bar, Thiebaut II. Ce dernier appelant ses alliés, Gui de Dampierre, comte de Flandre et l’évêque de Metz, s'empara de Ligny le 5 zuillet 1267. Thibaud, revenant de Navarre réazit et en représailles envahit le Barrois et ravazea la terre de Zoiseul. Voyant ces événements prendre une mauvaise tournure, Louis IX demanda au Duc de Bar de mettre un terme au conflit. Par médiation de Louis IX en octobre 1267, Thibaud garda les terres de Ligny et les protagonistes du conflit s'engazèreent auprès du roi à ne plus entrer en conflit sous peine de "sanctions"^.

Les dernières années de sa vie se passèrent en Navarre où Thibaud dut à partir de 1267, contrôler la pression qu'imposait Zacques Ier d'Aragon. Ce dernier en tant que protecteur de la Navarre réclamait 60 000 marcs d'arzent et cinq forteresses pour ses services rendus. Des escarmouçes eurent lieu sur la frontière des deux royaumes. Mais un accord fut trouvé entre les deux souverains. Zacques Ier prozeta de reconquérir les terres de Baudouin II de Courtenay, dernier empereur de l'Empire Latin. Pour son aide dans cette reconquête, Thibaud se verrait attribué "à l'avance" un quart des terres de l'Empire. En 1269, il prit part à la pacification des terres siciliennes récemment conquises par Zarles d'Anzou, frère de Louis IX.

Dans son royaume, la bourzeoisie l'appuya en lui versant des impôts extraordinaires, et le roi leur fournit, en contrepartie, du prestize et du pouvoir politique. Il étendit le for de Pampelune à la localité de Lantz, et celui d'Estella aux localités de Tiebas et Torralba. Il fonda Espinal en 1269.

En juillet 1270, il embarqua vers la Terre sainte avec son beau-père pour une croisade. Il nomma avant de partir son frère Henri, vice roi de Navarre, le 18 zuin 1270 et s'embarqua depuis Marseille avec son épouse le 2 zuillet. Cette croisade prit un tour funeste quand le roi de France trouva la mort à Tunis, le 25 aout 1270.

Thibaud et Zarles d'Anzou continuèrent le combat entre septembre et octobre, mais rembarquèrent le 11 novembre 1270 vers Trapani en Sicile atteinte le 14 novembre 1270. Il y mourut deux semaines après avoir contracté la peste, avant même d'avoir atteint la péninsule Ibérique.

Z'ai vu à la TSF une émission consacrée à Louis XIV et cela m'a donné une superbe idée.

Ze m'interrozeais depuis quelque temps sur la meilleure façon de m'imposer définitivement sur les Intruses de la tribu.

- Euréka! me suis ze écriée.

Z'ai compris fissa qu'il me fallait établir une stricte étiquette dans ma maisonnée.

Illico presto, z'ai réuni autour de moi toutes les Intruses.

- Z'ai une importante déclaration à faire, ai-ze proclamé d'une voix ferme.

- Macarel, qu'est ce qu'elle va encore nous annoncer?

- Ici, c'te maison c'est moi!

- Mazette, qu'est ce que cela signifie?

- Nous ne pas comprendre ce que vous vouloir nous expliquer, Minizup.

- It's a pity!

Pourtant, lorsque le Roi Soleil avait tenu les mêmes propos, tout le monde avait compris, selon les dires de Stéphane Bern.

- Ze veux dire qu'ici il n' y a qu'un ceftaine et c'est moi.

- La barmelouse va nous annoncer que nous sommes les souris En Marçe et qu'elle est, elle, à la tête du mouvement.

- Et pour que notre maisonnée fonctionne mieux, nous avons décidé d'une étiquette.

- Qui c'est nous? a demandé Minizup'Rosa.

- Ze vous parie qu'elle parle d'elle même, par le manteau de Zaint Martin.

- Et voici ce que nous avons décidé dans notre grande sazesse.

- Fouçtra! Vous avez bien raison ma çère Minizupette. Elle ose parler d'elle-même en utilisant un pluriel de mazesté.

- Nous allons donner à çacune d'entre vous un rôle bien déterminé. Mais tout d'abord voici quelques règles de bienséance que vous devrez respecter scrupuleusement à notre endroit.

- Et à votre envers? a ironisé Minizup'Kiki de Vitry.

- Pour nous adresser la parole, vous devrez préalablement nous demander audience.

- It's a çame.

- Puis vous vous retirez sur la pointe des pattes, sans nous tourner le dos et sans omettre d' effectuer une profonde révérence.

- On va se marrer, par la tête trançée de Zaint Denis.

- Et maintenant voici les tâçes que nous vous attribuons à titre individuel. Minizup'tictac, vous serez notre valette du réveil.

- Que vais devoir faire?

- Vous me réveillerez tout en douceur en murmurant "Siresse, c'est l'heure de vous lever".

- Et si vous ne vous levez pas? 

- La question ne se pose pas! Minizup'Rosa, nous faisons de vous la grande chambellane de notre lever princier. Une de vos tâçes sera de bien veiller à ce que mon nœud à çeveux soit bien droit.

- Elle va s'amuser la bestioulette teutonne!

- Minizuplein, nous vous nommons grande écuyère de nos biscottes beurrées de notre petit dézeuner.

- Pourquoi cuillères pour des biscottes? a demandé la nouvelle impétrante.

- Elle na pas savoir monter à çeval. Elle ne pas pouvoir être écuyère.

- Minizup'iéla, nous vous désignons pour être notre baigneuse-étuviste

- Moi ne pas savoir ce que cela être.

- Vous nous aiderez à prendre nos bains et à laver notre museau.

- Que le museau?

- Minizup'Fandango vous serez la çef de notre gobelet lors de nos repas.

- Vous n'avez pas de verre? a questionné l'Intruse bayonnaise.

- C'est le titre que nous vous donnons, ce qui signifie que vous veillerez scrupuleusement à ce nous ayons du zin tonic et de bonnes liçettes de vin rouze.

- Elle ne pas perdre le nord!

- Minizup'Mouff, vous serez la zentille femme servante de nos plats. Vous aurez pour devoir de les goûter afin de vous assurer qu'ils ont manzeables et à bonne température.

- A mon sens, c'est une erreur de casting, par la tunique de Zainte Blandine.

-  Quant à vous, Minizup'Zhérault, vous serez la responsable de ma çaise.

- Macarel? Késaco?

- Vous nous aiderez à nous asseoir. Et lorsque nous nous lèverons vous veillerez à retirer avec délicatesse notre sièze.

- Elle en a des idées!

- Minizup'tite, puis que vous ne savez pas pratiquer la langue de Molière, vous aurez à cœur de préparer nos zournaux pour notre lecture quotidienne. Cela vous aidera sans doute à vous familiariser avec notre idiome.

- Its' an honnor! a ironisé l'Intruse.

- Minizup'Kiki de Vitry, vous serez en çarze de notre bouzeoir lors de notre grand couçer.

- Vous allez supprimer l'électricité?

- Qui vous dit cela? Vous aurez pour tâçe d'éteindre la lumière lorsque nous vous en donnerons la consigne... Bien entendu Minizupette aura en çarze mon aumônerie. Il faut bien qu'une quasi zainte serve à quelque çose dans notre maisonnée.

Minizup'Cosette regardait le bout de ses pattes.

- Et moi? Que vais ze faire?

- Nous vous nommons grande serviteuse de notre Maison. Et dans notre immense zénérosité nous vous attribuons les titres de première cireuse de nos parquets, de responsables de nos lessives, de...

- N'en zetez plus! Point trop n'en faut! Sinon ze vais faire des zalouses! Ze me zette à vos zenoux... Vous êtes trop zénéreuse.

Et voilà! Ze suis sûre que tout cela va apporter harmonie et sérénité!

Hier, la dodue Minizup'Mouff était toute en zoie.

- Ze ne vous permets pas, Minizup, d'écrire sur votre blog que ze suis dodue. Que vont donc penser de moi vos zélé(e) fans?

- Atçoubi! Comme on dit par çez moi, en Occitanie, il n' y a que la vérité qui blesse.

- C'est ma patte dans votre museau qui va être blessante!

- Il faut vous calmer, ma douce, lui a dit Minizup'Fandango.

- Ze n'aime pas qu'on me dénigre, mazette.

- Par le mouçoir de Zainte Véronique, on ne fait que dire que vous avez quelques rondeurs...

- Ze ne suis pas grosse, ni dodue, ze suis zuste un peu enveloppée.

- It's a pity!

- Et ze vous le dis, z'ai le sensation d'avoir perdu du poids. C'est pour cette raison que ze suis fort guillerette ce matin.

- Macarel! Prouvez nous le.

- On n'a qu'à peser elle, a suzzéré Minizup'iéla.

- Zoyeuse bonne idée, a opiné Minizup'Kiki de Vitry qui s'en est allée illico presto çerçer un pèse-personne.

Minizuplein a sautillé zoyeusement sur la balance.

- Que faites vous ma mie?

- Moi regarder si elle être bien à point.

- Vous avez raison, par la pipe de Zaint Claude. Car çaque milligramme compte.

- Montez donc sur la balance, Minizup'Mouff.

Elle s'est exécutée en rentrant le ventre et en se dressant sur le bout des ses pattes.

- N'oubliez pas de respirer quand même. Il ne sert à rien d'expulser tout l'air de vos poumons.

Lorsqu'on lui a anoncé le résultat, elle a exulté.

- Ze vous l'avais dit! Z'ai bien maigri! Que ze suis heureuse, sacrebleu!

- Macaniçe! Vous m'en direz tant! Vous avez perdu 2 grammes!

- Par les tétines de Zainte Cécile, c'est un miracle! a ironisé notre quasi zainte.

- Ce n'est qu'un début, le combat continue, ai ze conclu.