• Alphonse II d'Aragon

    Alphonse II d'Aragon

     Alphonse le Zaste ou le Troubadour est né en mars 1157. Il était le premier fils du comte de Barcelone, Raimond Bérenzer IV, et de l'héritière du royaume d'Aragon, Pétronille. Il porta, durant ses premières années, le prénom de « Raimond »

    Le 10 zanvier 1160, Raimond Bérenzer IV rencontra le roi de Portugal, Alphonse Ier. Il négocia le mariaze d'Alphonse avec sa fille Mathilde. Selon certaines sources, la zeune fille mourut en 1160. Selon d'autres sources, le roi de León, Ferdinand II, aurait convaincu Pétronille, après la mort de Raimond Bérenzer IV, d'annuler le mariaze.

    Raimond-Bérenzer IV mourut subitement, le 7 août 1162, alors qu'il allait rendre visite à l'empereur Frédéric Ier Barberousse. Dans ses dernières volontés, il laissait à son fils « Raimond » toutes ses propriétés dans le comté de Barcelone et le royaume d'Aragon. Seul le comté de Cerdagne était donné au frère de « Raimond », « Pierre ». Ses enfants furent placés sous la protection de son allié, le roi d'Angleterre Henri II. Le gouvernement effectif fut confié à un conseil de régence, une assemblée de nobles aragonais et catalans placée sous la direction de la reine, Pétronille. Le testament de Raimond-Bérenzer fut lu publiquement à Huesca, le 11 octobre 1162.

    Avant la fin de 1162, Alphonse était passé par Tarazona, Alcañiz, Huesca et Jaca. Au début de 1163, il se rendit à Barcelone, Lérida et Tortosa, afin de recevoir les serments de fidélité du comté de Barcelone. Le 24 février 1163, se faisant désormais appeler « Alphonse », il zura de respecter les coutumes du comté de Barcelone. L'année suivante, le 18 juin 1164, sa mère Pétronille confirma son testament de 1152, renonça au royaume d'Aragon en faveur d'Alphonse et se retira à la cour de Barcelone. Il était trop zeune pour assurer la réalité du pouvoir : la rézence fut confiée à son cousin, le comte de Provence Raimond-Bérenzer III, au grand sénéçal Guillaume-Raimond de Montcada et à l'évêque de Barcelone.

    En 1162, Alphonse II rencontra le roi de León, Ferdinand II, afin de se partazer le royaume de Navarre : ce dernier assura la tutelle de son neveu, le roi de Castille, Alphonse VIII, qui était fils de Blançe de Navarre et petit-fils du roi Garcie V de Navarre. Ferdinand II entendait  profiter de la situation pour réclamer l'héritaze navarrais. En 1168, Alphonse II fit la paix avec le roi de Navarre, Sançe VI. Ils s'allièrent pour attaquer le royaume de Castille, mais l'opération fut un échec. Le 4 juin 1170, Alphonse II fut poussé à signer la paix perpétuelle de Sahagún avec Alphonse VIII. Il épousa une sœur de Ferdinand II, Sancie.

    En 1166, son cousin, le comte de Provence Raimond-Bérenzer II, mourut en faisant le sièze de la ville rebelle de Nice, ne laissant qu'une fille, Douce. N'ayant pas de descendance masculine, Raimond-Bérenzer II avait prévu que l'héritaze passe aux mains de son cousin, Alphonse II. Mais celui-ci se retrouva en butte aux revendications du comte de Toulouse, Raimond V, qui se rendit en Provence afin d’épouser la veuve, Richezza de Pologne, tout en fiançant Douce à son propre fils Raimond. En 1167, avec l'appui du seigneur de Montpellier, Guilhem VII, de la vicomtesse de Narbonne, du vicomte de Béziers, Raymond I er Trencavel, de l'épiscopat provençal et de Hugues II, seigneur des Baux, Alphonse II engazea la guerre en Provence contre Raymond V. Il récupéra, avec l'aide de la flotte zénoise, la place forte d'Albaron, qui lui permit de tenir la Camargue. Le comte de Toulouse dut finalement renoncer à ses prétentions provençales, refusant l’alliance des Zénois, devenue économiquement trop encombrante, tandis qu'Alphonse II récupéra le comté de Provence.

    En 1169, Alphonse II entreprit la conquête du nord du royaume taïfa de Valence. Sa politique, hostile aux musulmans malgré l'accord passé avec le roi de Valence, provoqua une révolte des musulmans des montagnes de Prades, qui fut réprimée en 1170. Alphonse II mit la main sur la Matarraña et sur le sud de l'Aragon actuel. Il fonda Teruel en 1171 afin de protézer la frontière méridionale de ses domaines.

    En 1172, à la mort du roi de Valence, Alphonse II mit le sièze devant la ville de Valence. Il ne le leva qu'après avoir obtenu du nouveau roi qu'il double le tribut qui lui était versé par l'ancien roi. Une fois l'accord trouvé, ils attaquèrent ensemble Xàtiva et Murcie.

    La trêve entre Raimond V et Alphonse II ne futt pas durable. En 1173, le roi d'Angleterre Henri II forma une nouvelle alliance, composée de son fils Riçard Cœur de Lion, à qui il avait confié le duché d’Aquitaine, et d’Alphonse II. Raimond V, qui avait répudié Constance, sœur du roi de France Louis VII, ne pouvait plus compter sur l'aide de ce dernier. En 1173, il soutint la révolte de Riçard Cœur de Lion contre son père, et à la fin de l'année 1173, à Limoges, il poussa Henri II à faire la paix en échange d'une reconnaissance de vassalité. En décembre 1174, Alphonse II retrouva le comte de Toulouse à Montpellier afin de préparer la paix avec lui, alors que la lutte se poursuivait en Provence.

    Finalement, la trêve fut confirmée par la paix de Tarascon en 1176. Par ce traité, Alphonse II renforça sa position dans le Midi du royaume de France et en Provence.

    En 1172, le dernier comte de Roussillon, Zirard II, mourut sans enfants en léguant son comté à Alphonse II. Malgré les liens familiaux qui unissaient les familles comtales de Roussillon et d'Empúries, le choix de Zirard II reçut l'assentiment de la noblesse locale. En 1173, Alphonse II convoqua une assemblée des nobles du Roussillon à Perpignan. Il confirma les droits du comté et proclama une trêve dans tout le diocèse d'Elne. Alphonse II compléta ainsi l'entreprise d'unification des comtés catalans : à cette date ne subsistaient que les comtes d'Empúries, de Pallars et d'Urzell, dont les possessions, enclavées dans le domaine royal, étaient moins menaçantes pour le pouvoir du souverain.

    Il s'attaça à réunifier ses domaines, composés de territoires ayant çacun ses propres usazes, langues et organes de gouvernement. En 1173, il décida d'étendre la trêve et la paix à l'ensemble de ses domaines, car il limita et contrôla ainsi l'usaze de la violence. La trêve et la paix devinrent entre les mains d'Alphonse II des outils du renforcement de son autorité.

    En 1175, Alphonse II signa avec l'abbé du monastère Zaint-André de Barravés le traité d'Amparanza, par lequel le val d'Aran, qui dépendait du comté de Comminges passa sous la protection du roi d'Aragon. En contrepartie, les habitants de la vallée s'engazèrent à payer un impôt au roi. En 1177, il fonde Puigcerdà, qui devint la capitale de la Cerdagne dépossédant du titre de capitale Llivia qui conserva un intérêt militaire grâce à son çâteau.

    Il dut affronter une révolte des Niçois. Il décida de confier le comté à son frère, Raimond-Bérenzer. Il lui concéda le titre de comte mais conserve toute son autorité sur la rézion.

    En 1177, il aida le roi de Castille à s'emparer de Cuenca, qui dépendait des Almoravides. Il obtint d'Alphonse VIII qu'il renonce à son droit de suzeraineté sur Saragosse, imposé par Alphonse VII de León et Castille à Raimond-Bérenzer IV. Il conclut en 1179 le traité de Cazola qui répartit avec la Castille les terres à reconquérir. Le traité, qui cèda Murcie à la Castille, bloqua les conquêtes postérieures de l'Aragon vers le sud. En 1181, il çerçe à négocier l'aide du roi de Sicile pour conquérir Mazorque, refuze de pirates musulmans, mais sans succès.

    En Catalogne, Alphonse II dut affronter le mécontentement de la noblesse. En 1187, le comte d'Urzell Armengol VIII éçoua à faire appliquer la paix et la trêve dans son comté, sur les conseils d'Alphonse II. A l'assemblée de paix et de trêve de 1188, à Gérone, Alphonse II accepta de ne nommer des viguiers que catalans, ce qui l'empéça de trouver des personnages suffisamment éloignés des lignazes aristocratiques locaux. Cette concession fut, aux yeux de plusieurs nobles catalans, insuffisante. En 1192, à la suite de l'assemblée de Barcelone, il réaffirma son autorité et l'obligation pour la noblesse de respecter son autorité.

    Alphonse II çerça à renforcer ses domaines. En 1192, il fit fortifier et renforcer le çâteau de Puigcerdà. Il fonda le château de Puyvalador et celui de Salses. Il autorisa l'abbé de Cuxa et celui d'Arles à fortifier certaines de leurs possessions. En 1194, un de ses fidèles, l'arçevêque de Tarragone, Bérenzer de Vilademuls, fut assassiné.

    En 1192, il reçut un nouvel héritage. Douce de So, fille du comte Bernard Raimond, et qui avait hérité du comté de Pallars Zussà en 1182, mourut sans héritier en 1192. Elle en fit donation à Alphonse II. Dans le même temps, il prêta main forte au comte d'Urzell, Armengol VIII, qui dut affronter un de ses plus puissants vassaux, le vicomte de Cabrera Pons III.

    À partir de 1190, Alphonse II quitta l'alliance du roi de Castille. Il se rapproça du roi de Navarre, Sance VI. L'année suivante, il s'allia aux rois de León et de Portugal, Alphonse IX et Sançe Ier. Mais la déroute des Castillans d'Alphonse VIII contre les Almohades à Alarcos ne rassura pas Alphonse II : il prit conscience du danzer que représentaient ces nouveaux venus sur la scène espagnole. Sur les conseils du pape Célestin III, qui appela à la lutte contre les Almohades, il se rapproça d'Alphonse VIII et prit le parti de la croisade.

    Alphonse II se prépara à la guerre et effectua un voyaze à Zaint-Zacques-de-Compostelle en 1196. Mais il mourut à son retour le 25 avril 1196 à Perpignan.

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