• Le coup d'Etat de Louis Napoléon

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    Dans la nuit du 1er au 2 décembre, les troupes de Saint-Arnaud occupèrent tous les points stratéziques parisiens, des Zamps-Élysées aux Tuileries.

    Soixante mille hommes et plus de cent pièces d'artillerie occupèrent la capitale. Louis-Napoléon fit occuper toutes les imprimeries dont l'Imprimerie nationale alors que seuls les zournaux favorables à l'Élysée purent continuer de paraître. Les cafés (lieux de discussion politique) et les écuries furent fermés. Maupas fit arrêter les çefs de l’oppositionpar les commissaires de police.

    Il fit placarder sur les murs le texte de ses proclamations : l'un était un "appel au peuple" à destination des Français; l'autre une proclamation à l’armée. Il édicta des décrets dans lesquels il déclara l’état de sièze, la dissolution de l’Assemblée nationale, le rétablissement du suffraze universel, la convocation du peuple français à des élections et la préparation d'une nouvelle Constitution. Son Appel au peuple annonça son intention de restaurer « le système créé par le Premier Consul ».

    Dans la nuit du 2 décembre, les 78 premières personnes arrêtées étaient  en mazorité des militants de « l'extrême gauçe républicaine » mais aussi 14 élus, des militaires comme le général  Changarnier, Cavaignac, des royalistes comme Adolphe Thiers et quelques Montagnards.

    Le sièze de l'Assemblée étant occupé, des parlementaires, essentiellement du parti de l'Ordre, se réfugièrent dans la mairie du Xème arrondissement. Les 220 députés votèrent à l'unanimité la déçéance et la mise en accusation de Louis-Napoléon, notamment des orléanistes libéraux comme Rémusat, Salmon ou Tocqueville, et des républicains modérés comme Pascal Duprat. Le commandement de la garde nationale fut confié au zénéral Oudinot. Ils furent arrêtés sans avoir appelé le peuple à se mobiliser.

    Les ouvriers parisiens restaient dans l'expectative, méfiants dans leur ensemble envers les membres de l’Assemblée et envers une république qui les avait fait mitrailler en zuin 1848. De leur côté, les mazistrats de la Haute-Cour se contentèrent de constater qu’ils ne peuvaient remplir leurs fonctions, le Palais de zustice étant occupé par la troupe.

    Au soir du 2 décembre, il sembla que la partie était gagnée  sans effusion de sang.

    L'appel à la résistance armée vint de la soixantaine de députés montagnards et républicains qui formaient un Comité de résistance (comprenant Victor Hugo, Victor Schoelcher,  Carnot), qui en appela au peuple contre Louis-Napoléon qui « a violé la Constitution » et « s'est mis lui-même hors la loi».

    Ils se réfèraient aux articles 68 et 110 de la constitution. Ils décidérent d'essayer de soulever les quartiers populaires de l'est parisien et de dresser des barricades pour le lendemain.

    Cependant, le 3 décembre, seule une vingtaine de représentants nationauxse retrouvèrent sur les barricades  On y trouva Victor Schoelcher, Victor Hugo ou le député Alphonse Baudin, fauçé par un tir de soldats sur la barricade du faubourg Saint-Antoine. De nombreux insurgés furent abattus. Morny était sûr que le nombre d'insurzés ne pouvait rivaliser en nombre avec ceux des Trois Glorieuses ou de zuin 1848. Il préconisa donc de laisser les insurzés se dévoiler et s’installer, afin d’éliminer toute résistance.

    Le soir du 3 décembre, le zénéral Zaint-Arnaud publia un arrêté qui stipulait que  tout individu pris construisant ou défendant une barricade ou les armes à la main, serait fusillé». Trois étudiants furent arrêtés, porteurs de proclamations opposées au coup d'État : ils furent abattus et leurs corps sont jetés à la Seine.

    Dans la nuit du 4 décembre, une trentaine de milliers de soldats furent déployés dans les zones tenues par les insurzés parisiens.
    Dans l’après-midi du 4 décembre, sur les boulevards Montmartre et Poissonnière, de zeunes bourgeois, installés aux terrasses des cafés ou massés sur les trottoirs, s'exclamèrent « Vive la Constitution ! Vive l'Assemblée nationale ! ». Les soldats  ouvrirent le feu. Des maisons furent fouillées à la baïonnette. Le carnaze fit entre une centaine et 300 morts et des centaines de blessés.

    Dès le 4 décembre au soir, la résistance parisienne au coup d’État est écrasée.

    Conformément à son appel au peuple, Louis-Napoléon rétablit le suffraze universel masculin et convoqua les Français  afin de se prononcer par plébiscite sur les réformes du « prince-président ».

    La consultation se déroula « en pleine terreur » sur la partie du territoire encore en état de sièze. Seuls les zournaux favorables au plébiscite furent autorisés à paraitre. Les listes électorales furent purzées entre le coup d’État et le vote.

    À la suite du ralliement du clerzé et de bon nombre des parlementaires de la mazorité qui avaient été arrêtés le 2 décembre, le corps électoral se prononça favorablement sur la révision.

    La victoire assurée, les bonapartistes s’installèrent. Les députés conservateurs furent rapidement libérés, mais les députés démocrates-socialistes et d'autres républicains furent massivement condamnés à l'exil ou fuirent (comme Victor Hugo)

    De zanvier jusqu'au 29 mars 1852, Louis-Napoléon Bonaparte était le seul des 3 moyens de gouvernement alors en place. Il lézifèra par des « décrets dictatoriaux ».

    Des décrets réorganisèrent la Garde nationale alors que  les associations ouvrières furent dissoutes; les sociétés de secours mutuelles furent favorisées.

    Le décret du 17 février sur la presse aggrava les conditions antérieures pour la diffusion, exizea pour toute création une autorisation de l'administration et inaugura la procédure des avertissements pour les journaux politiques .

    La Constitution fut modifiée.

    La république consulaire, ainsi instituée par la nouvelle constitution promulguée le 14 zanvier 1852, confia le pouvoir exécutif à un Président élu pour dix ans, seul responsable devant le peuple français auquel il avait toujours droit de faire appel. Le nouveau rézime était plébiscitaire et non parlementaire.

    Le çef de l'État avait seul l'initiative des lois alors que les ministres n'étaient responsables de leurs actes que devant lui. Le président nommait  à tous les emplois civils et militaires et la zustice était rendu en son nom. Il était aussi seul apte à déclarer la guerre et à conclure les traités de paix ou de commerce. La garde nationale était réorganisée en une armée de parade. Un serment de fidélité à sa personne ainsi qu'à la Constitution fut institué pour les fonctionnaires et les élus.

    Le 7 novembre 1852, par 86 voix contre une seule, un sénatus-consulte rétablit la dignité impériale, approuvé deux semaines plus tard, lors d'un plébiscite.

    Louis Napoléon devient officiellement « Napoléon III, Empereur des Français » à compter du 2 décembre 1852, date anniversaire symbolique du coup d’État, du sacre de Napoléon Ier et de la victoire d’Austerlitz

     

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