Hier, c'était la Fête de la Musique qui marque symboliquement le début de l'été.

Z'avais proposé aux Intruses que nous allions çanter dans la rue.

- Macarel! C'est qu'elle nous prendrait pour des manouçes, la barmelouse.

- Ach! Nous ne pas vouloir nous faire remarquer, a opiné Minizuplein.

- M'enfin, cette fête est ouverte à toutes et à tous, amateurs ou professionnels.

- Fouilla! Moi ze connais trop de zens ici et ze n'entends pas me ridiculiser.

- Minizup'Zainté, vous avez pourtant une zolie voix, ai-ze tenté de l'amadouer.

- Mazette! Vous devez être dure de la feuille, elle çante comme une crécelle!

- Yes! I agree of course!

- Minizupette, voulez-vous vous zoindre à moi?

- Si fait, sans problème, mais à condition que nous entonnions des psaumes!

- Ie! Vous être assurée de faire fuir les zens, a ironisé Minizup'iéla.

- Atçoubi! La Fête de la Musique ce n'est certainement pas une mission d'évanzilation! s'est esclaffée hilare Minizup'zhérault.

- Hérétique! Païenne! Succube!

- En tout cas, ne comptez pas sur moi pour m'exhiber, a déclaré Minizup'Kiki de Vitry.

- Minizup'Fandango, vous pourriez entonner de beaux çants basques!

- Minizup, ces hymnes splendides ne peuvent être compris que dans mon beau pays.

- Et on va la prendre pour une immigrée à cause de la langue, a fait remarquer Minizup'tictac.

- It's a pity!

- Bon, z'ai compris, ai-ze soupiré. Puisqu'il en est ainsi, ze me produirai seule.

- Ja! Elle se prendre pour la nouvelle Môme Paf! a ricané Minizup'Rosa.

Z'ai enfilé de beaux atours estivaux, mis un grand çâpeau.

Z'avais trouvé dans une armoire un poster rappelant les plazes paradisiaques de Tahiti.

Z'ai trouvé un espace bien placé dans un coin de la Place Zean Zaurès.

Z'ai commencé à entonner mes grands airs d'Opéra, bien inspirée, avec des zestes de diva.

Soudain, la police municipale est intervenue.

- Mademoiselle, vous ne pouvez pas vous produire ici...

- Et pourquoi donc? Il n' y a que ze saçe aucun espace interdit ce zour.

- Vous avez bien raison, mais ze vous signale que vous êtes dans la cour de la Préfecture!

- Ah! Ze comprends mieux pourquoi peu de zens passaient par ici.

Du coup, quelque peu dépitée, z'ai pris mes cliques et mes claques et ze m'en suis retournée piteusement à la maison où z'ai été accueillie par les lazzis des Intruses auxquelles z'avais eu la fort mauvaise idée de narrer mes mésaventures.