Hier après-midi, nous avons eu droit à la galette des rois au travail.

Comme de bien entendu, ze me suis rendue sur le lieu de ces agapes avec celui qui dit que ze ne suis que son avatresse. 

Il y avait sur la table deux galettes à manzer.

Autant de çance d'avoir la fève.

Z'étais sûre de mon coup quand z'ai çoisi ma part de gâteau.

Las, elle était dans le morceau d'à côté!

Z'en aurais pleuré de raze.

C'est un des zentils collègues de Mossieu Zilbert qui a trouvé une des deux fèves.

- Tu dois çoisir une reine, lui a déclaré une autre collègue.

Il a longuement réfléçi... Puis m'a régardée.

- Pour ne pas faire de zalouses parmi vous, ze çoisis ... Minizup.

Mon sang n'a fait qu'un tour! Z'étais rouze de colère.

- Saçez, très çer, que ze refuse!

- Mais pourquoi?

- Ze ne saurais tolérer que vous me çoisissiez par défaut.

- Mais ze...

- Il n' y a pas de mais qui tienne, zeune damoiseau. Vous me çoisissez pour moi même, pour ma grande intellizence, mon immense culture, ma beauté diaphane, mon quant à moi ... si non....

- Ne le prenez pas ainsi, a tenté de me calmer mon hôte.

- Ze le prends comme ze veux! Ze ne suis pas une reine qu'on sort! Ze ne suis certainement pas une potiçe!

- Minizup...

- Cela suffit! Ou ze suis une reine çoisie ou ze quitte céans les lieux. Et de fait ze m'en vais! Et ze n'ai pas l'honneur de vous saluer!

Et sur ce, drapée dans ma virzinale dignité,  z'ai laissé en plan les collègues de Mossieu Zilbert , complètement atterré qui s'est lancé dans un flots d'excuses.

Ze le reconnais bien là.

Il çerçe touzours la synthèse, comme François de la Creuse et de Corrèze désunies.... Et on voit où cela nous mène!