Françement, ze me demande pourquoi ze fais de tels rêves!

Hier, nous avons passé une grande partie de la zournée en Haute-Loire, à l'occasion d'une cousinade pour les 90 ans d'un oncle de mossieu Cricri.

C'est son frère qui nous avait emmenés en voiture dans ce beau bourg.

A table, nous étions une bonne trentaine de convives, des cousin.e.s et des petit.e.s cousin.e.s dont nous avons fait avec plaisir la connaissance.

Ze ne sais pas pourquoi et comment la conversation a porté sur la justice avec un des hôtes.

Du coup, la nuit dernière, z'ai rêvé que z'étais trainée lamentablement devant un tribunal.

Ze ne savais nullement de quel crime ou délit ze pouvais être accusée.

Les zurés me regardaient fixement d'un drôle d'oeil.

Mon avocat tentait de plaider pour ma relaxe pure et simple.

- Regardez-la bien, mesdames et messieurs du tribunal. Ne voyez-vous donc pas dans quel état psyçique est ma cliente.

- Maître, il ne faut pas exazérer tout de même.

- Considérez ce museau! Vous verrez bien la débilité profonde qui la caractérise.

- Si vous continuez de la sorte, ze vous récuse!

- Si vous décelez la moindre étincelle d'intellizence, il vous faudra açeter des lunettes!

- M'enfin! Ze suis en pleine possession de mes moyens intellectuels.

- La pôvrette ne se rend même pas compte de son état de grande déficience!

- C'est incroyable! Vous allez me faire passer pour une débile mentale.

- Ze vous le dis, et z'en suis assuré, elle ne sait pas du tout ce qu'elle fait et peut dire.

Après cette brillante plaidoirie, le zury s'est retiré pour délibérer.

- Ne vous en faites pas, ma mie, avec mes arguments percutants l'affaire est dans le sac.

Les zuzes sont revenus dans le prétoire.

- Mademoiselle, levez-vous pour écouter notre sentence.

C'est ce que ze fis le plus gracieusement possible, tout en n'oubliant pas, comme cela se doit, de faire une profonde révérence.

- Attendu que vous êtes une récidiviste et eu égard à la gravité des faits qui vous sont reproçés, nous vous condamnons à la peine capitale. Comme le veut le code pénal, toute condamnée mort aura la tête trançée.

- Mais, monseigneur, la peine de mort a été abolie, m'écriais-ze.

- Certes! Certes! Mais en ce qui vous concerne on va faire une exception. La peine sera exécutable dès demain dès l'aube.

Lorsque le réveil a sonné, ze me suis réveillée en sueur.

- Ne me coupez pas la tête, me suis-ze écriée.

- Macarel! Voilà que la barmelouse perd la tête!

Z'ai mis plusieurs minutes à saisir que z'avais simplement cauçemardé!